Qu’est-ce qui attire un savant dans l’univers particulier de la montagne ? Pourquoi tenter l’ascension des plus hauts sommets lorsqu’on est scientifique ? Quelles mesures et expériences y faire ?
L’exposition explore le lien, tissé depuis le 18e siècle particulièrement depuis Genève, entre la montagne et l’humain, pour mieux appréhender et comprendre les mécanismes qui régissent notre monde.
Cet apprivoisement d’un monde hostile et dangereux s’est fait à partir d’observations, de récits de pionniers au 17e siècle déjà, mais c’est le Siècle des Lumières qui ouvre grandes les portes à l’exploration des « glacières » et de la haute altitude et plus particulièrement du sommet européen le plus élevé, le Mont-Blanc. L’univers des montagnes devient à la mode. Chacun s’attache à collectionner roches, cristaux et autres curiosités, voire à tenter de mettre ses pas dans ceux du savant Horace Bénédict de Saussure, oubliant parfois son propos scientifique pour se centrer sur l’exploit sportif. Les mesures effectuées s’installent comme des classiques des sciences et contribuent à proposer des modèles explicatifs de différents phénomènes, de l’étude du plissement des montagnes à la compréhension de la physique de l’atmosphère. Cette aventure vieille de plus de deux siècles perdure aujourd’hui encore, l’écosystème alpin restant un précieux laboratoire pour appréhender les dérèglements climatiques.
Pourquoi grimper au sommet d'une montagne ? Dans cette nouvelle publication, nous montrons qu'avant l'essor de l'alpinisme au XIXe siècle, la mesure de l’altitude avec un baromètre et les récits de voyage incitaient les voyageurs à sortir des sentiers battus.
Ion Mihailescu, Simon Dumas Primbault, Jérôme Baudry, « La science au sommet : Une exploration du tourisme scientifique au prisme des ascensions alpines du XVIIIe siècle », Revue de géographie alpine, 110-1, 2022. https://journals.openedition.org/rga/10208
Sophie Iselin vous emmène en direction du sommet du Mont Buet, à plus de 3'000 mètres d'altitude, partager le parcours et reproduire les expériences de scientifiques qui ont pris les premières mesures en montagne au 18e siècle.
Reportage en compagnie de Stéphane Fischer, assistant conservateur au Musée d'histoire des sciences de Genève, Jérôme Baudry, professeur d'histoire des sciences et des techniques à lʹEcole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL), Ion Mihailescu, post-doctorant à l'EPFL, et Yohann Guffroy, assistant-doctorant à l'EPFL. Avec Simon Dumas Primbault, post-doctorant au Laboratoire dʹhistoire des sciences et des techniques de lʹEPFL.
Émission à réécouter ici : https://pages.rts.ch/la-1ere/programmes/cqfd/13340712-sur-les-pas-de-savants-genevois-du-18e-12-09-2022.html?mediaShare=1
Randonnée de deux jours en Haute-Savoie (FR) avec des chercheurs du laboratoire d’histoire des sciences et des techniques de l’EPFL. (Repoussée aux 10 et 11 septembre en cas de mauvais temps)
Nous vous proposons de marcher sur les traces des savants genevois en reproduisant cette aventure, lors d’une randonnée de deux jours, en compagnie de chercheurs du Laboratoire d’histoire des sciences et des techniques de l’EPFL. Durant la marche, les historiens évoqueront en plusieurs points clés du parcours ces premières expéditions scientifiques en montagne, les expériences réalisées sur les pentes du Mont Buet, les récits et images rapportés de ces ascensions, ainsi que les débuts du tourisme dans la vallée de Chamonix, favorisés par l’activité savante.
Sur inscription: https://www.epfl.ch/schools/cdh/fr/lascension-du-mont-buet-sur-les-traces-de-savants-genevois-du-xviiie-siecle/
Une sélection de photos et dessins parmi les planches de l'exposition Le sommet qui cache la montagne est visible au Café littéraire de Vevey jusqu'à la fin juillet. L’exposition comprend quelques planches qui entrecroisent les photographies d’Olga Cafiero, les dessins et peintures de Pascale Favre. Entre approche sensible et mesures scientifiques, entre mémoire et temps présent, cette exposition construit les traces d’une expérience collective.
N'hésitez pas à demander votre brochure !
Deux évènements en lien avec l'exposition auront lieu au Café littéraire, Vevey :
Nous sommes très heureux de voir notre article publié dans le dernier numéro de la magnifique revue L'Alpe (n°97) dédié au Rhône ! Nous y parlons du Mont Buet, des expéditions scientifiques genevoises au sommet dans les années 1770, et de nos tentatives de les reconstituer. Des dessins de Pascale Favre et des photographies d'Olga Cafiero y sont reproduits et mis en valeur grâce à la fameuse "pâte" graphique de la revue.
Plus de détail : https://www.lalpe.com/produit/lalpe-97-le-rhone-une-civilisation-fleuve/
Dans le cadre de l'exposition Le sommet qui cache la montagne actuellement visible au Café littéraire à Vevey, Joell Nicolas viendra présenter et jouer la pièce sonore qu'elle a réalisée pour l'exposition à partir d'enregistrements réalisés pendant l'expédition. Intitulée "Les gens #1", cette pièce est une traduction libre des paysages sonores rencontrés lors de l’ascension du Mont-Buet.
Un autre évènement en lien avec l'exposition aura lieu au Café littéraire, Vevey : le samedi 21 mai à 17h, venez jouer avec Nicolas Nova à son jeu de rôle Chamonix-Sentinelles qui sensibilise à la question écologique en montagne.
En marge du projet Le sommet qui cache la montagne du LHST (EPFL), Nicolas Nova (HEAD, Genève) viendra présenter son jeu de rôle plateau Chamonix-Sentinelles au Café littéraire de Vevey, le samedi 21 mai de 17h à 19h. Nicolas présentera ce jeu en forme d'initiation ludique aux problématiques sociales, politiques et environnementales dans la vallée de Chamonix. L'après-midi permettra aux volontaires de tester le jeu !
Un autre évènement en lien avec l'exposition aura lieu au Café littéraire, Vevey : le vendredi 3 juin à 21h, venez écouter et discuter de la pièce sonore "Les gens #1" réalisée par Joell Nicolas pour l'exposition.
Extrait du site :
Ce projet de recherche-création vise à créer un manuel de jeu de rôle, potentiellement commercialisable, qui permettra aux participants de comprendre et d’anticiper les enjeux d’adaptation aux crises environnementales via l’étude de la vallée de Chamonix (le projet pouvant être adapté à d’autres situations et contextes).
À l’intersection du design fiction, de la communication visuelle, et du game & media design, ce jeu abordera de manière innovante le thème de la transition écologique en proposant une démarche participative et prospective de projection dans les modes de vie de demain.
Plus d'information sur le projet : https://www.hesge.ch/head/projet/chamouny-rpg-jeu-role-experimenter-ladaptation-crise-environnementale
Du 16 décembre 2021 au 10 avril 2022, le hall du Rolex Learning Center de l'EPFL accueille l'exposition Le sommet qui cache la montagne. Munissez-vous de votre pass sanitaire et d'une pièce d'identité pour pouvoir accéder à l'espace d'exposition et voir les reproductions grand format des œuvres d'Olga Cafiero et Pascale Favre, ainsi qu'écouter la pièce sonore de Joell Nicolas tout en contemplant une table d'orientation réalisée spécialement pour l'événement.
Un mercredi par mois à midi, un.e philosophe est invité.e sur le campus de l'EPFL pour une discussion autour d’une thématique et d’un repas offert aux personnes inscrites. Le mercredi 6 avril, en lien avec l'exposition et l'archive sur le Mont Buet, venez discuter de la nature comme laboratoire scientifique!
Au cours du XVIIIe siècle, les premières expéditions alpines furent dirigées par des savants désireux de documenter la physique de l’atmosphère, l’histoire de la Terre ou encore la faune et la flore de ce milieu encore sauvage. Aujourd’hui, de nombreuses études géologiques, glaciologiques, botaniques ou climatiques prennent les pentes des Alpes pour terrain de leur pratique.
Sur le plan épistémologique pourtant, les conditions de la pratique scientifique ne sont pas toujours assurées en haute altitude. Comment, alors, faire de la montagne une extension du laboratoire ? Mais cette interrogation porte également le débat sur un plan moral car si, à travers l’histoire, la nature a pu devenir un laboratoire pour la science, cela s’est souvent opéré par la domestication du milieu au détriment de la vie sauvage…
Sur inscription: https://www.epfl.ch/schools/cdh/fr/la-nature-est-elle-un-laboratoire-comme-un-autre-2/
Le Laboratoire d’histoire des sciences et des techniques et l’Unité Culture du Collège des humanités de l’EPFL sont heureux de vous inviter à la clôture de l’exposition « Le sommet qui cache la montagne » au Rolex Learning Center, le mardi 29 mars à partir de 18h.
Les mesures sanitaires ayant été tout récemment levées, il s’agira plus d’une désalpe que d’un vernissage, en attendant de vous retrouver au Café littéraire de Vevey et au Musée d’histoire des sciences de Genève pour la suite de cette exposition itinérante et des événements qui lui sont consacrés.
Fruit de près de deux ans de recherches historiques et d’expéditions menées sur les flancs du Mont Buet en compagnie d’artistes, cette exposition retrace les débuts de l’exploration scientifique alpine par des savants genevois à la fin du XVIIIè siècle.
Après une brève présentation du projet et de ses divers·es participant·es, une collation alpine vous permettra de faire l’ascension de l’exposition en notre compagnie sur les pentes du Rolex Learning Center.
Nous nous réjouissons de vous servir de guides à cette occasion !
Depuis deux décennies, les historien.ne.s des sciences et des savoirs ont entrepris de mettre l’archive en pratique en répliquant des instruments scientifiques, des expériences ou des expéditions. Comme les géographes du XIXè siècle qui ont sorti leur discipline du cabinet pour la porter sur le terrain, cette « histoire de plein vent » s’essaie à reproduire les objets et les pratiques traditionnellement rencontrés dans les sources écrites afin de mettre en lumière les gestes et les corps, l’usage des instruments et des matériaux dans la longue histoire des savoirs. Au-delà d’une « reconstruction historique » un peu nostalgique, la pratique de l’« histoire expérimentale » nécessite d’être toujours alerte aux approximations, aux traductions et aux anachronismes. Quels résultats nouveaux une telle approche permet-elle ? Comment se met-elle en œuvre ? Quelles vertus pédagogiques pour l’enseignement et la communication publique de l’histoire ?
Une conférence publique donnée à la Société vaudoise des sciences naturelles par Simon Dumas Primbault, Ion Mihailescu et Jérôme Baudry.